Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/12/2007

IPARRETARRAK

UNE HISTOIRE HUMAINE ET POLITIQUE

 

b2f09ad8eb6d974b2db0c8c778391961.jpgJ’ai accepté d’apporter mon témoi- gnage dans le livre d’Eneko Bidegain consacré au parcours de l’organisa- tion politique abertzale Iparretarrak et de ses militants. Pas plus que pour les autres compagnons de cette lutte aux répercutions individuelles et col- lectives majeures, il ne s’est agi d’une démarche nombriliste, d’une volonté de se mettre en avant. Notre décision découle tout simplement de la cons- cience que des jalons d’une histoire humaine et politique se doivent d’être portés à la connaissance des généra- tions présentes et futures. Car Iparre- tarrak est une histoire humaine et po- litique avec ses exaltations et ses dé- convenues, ses succès et ses échecs, ses satisfactions et ses drames. Iparretarrak est la rencontre de femmes et d’hommes qui, à différentes périodes, ont eu la cons- cience que pour le pays qui est le leur, pour le peuple dont ils sont partie intégrante, il était devenu impératif de dire à la fois oui et non. Oui à un pays qui a droit à la vie, à la récupération et à l’exercice de ses droits inaliénables, à la conduite de ses affaires, à la prise en main de son présent, à la maîtrise de son devenir. Herriak bizi behar du ! Tout est dit dans ce qui est ô combien plus qu’un simple slogan. Mais pour proclamer le oui, il n’y avait malheureusement pas d’autre choix que de dire non. Non au sort qu’un État-nation façonné à force de violence et de «roublerie» réservait à notre terre, à ses habitants, à tout ce qui fait qu’un pays est réellement une entité vivante : son identité, sa culture, son organisation sociale, ses moyens d’existence et de développement. Un sombre dessein auquel adhérait, par conviction ou par calcul politique de bas étage, un personnel politique local chez lequel la médiocrité n’avait d’égale que la veulerie. Iparretarrak n’a jamais conçu de dire non sans proclamer dans le même temps oui. C’est là toute la différence entre l’activisme purement et simplement réactionnel et le travail politique conscient et réfléchi. Les militants de ce que personnellement je définis comme une organisation politique – et non comme une organisation politico-armée comme dans le titre du livre d’Eneko Bidegain – ont la pleine conscience, dès leur engagement dans cette forme de lutte, que la violence ne saurait être qu’un moyen de faire évoluer une situation et jamais au grand jamais une fin en soi.

Lire la suite

29/11/2007

LETTRE OUVERTE

à Monsieur Nicolas Sarkozy

président de la République française

 

Monsieur le président,

 

Vous avez tout récemment donné lettre de mission à M. le Premier ministre afin qu’il se penche sur la mise en pratique des conclusions des travaux du Comité de réflexion et de proposition sur la moderni- sation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République, struc- ture ad hoc créée et mise en place à votre propre initiative. 

d4cabf3c68b900871b0fc23d9a96b703.jpgL’ interpellation dont je me fais ici le modeste porte-parole voudrait vous rappeler l’évidence que la moderni- sation et le rééquilibrage des institu- tions de la République française ne saurait se limiter à la fixation de nou- velles règles de partage des pouvoirs entre le président de la République, le Gouvernement, le Parlement, et l’institution judiciaire. Certes, il s’agit-là de questions qui se posent et qui appellent des réponses nouvelles adaptées aux nécessités du temps présent et aux défis de l’avenir. Néanmoins, en limitant le travail de réflexion et de pro- position du comité à ces seuls aspects, vous n’étiez pas sans savoir qu’il ne pouvait que faire l’impasse sur des problèmes de fond con- cernant le fonctionnement des institutions actuelles de la Républi- que française. 

Lire la suite

18/08/2007

CONTRE LA SPECULATION...

...l'autonomie ! 

 

Les récentes actions anti-spéculation foncière et immobilières, par- ticulièrement celles perpétrées en Soule, ont enflammé les esprits, au point de susciter un rassemblement sur le mot d’ordre “Non à la violence”, à Tardets, à l’appel des responsables de la Communauté de communes. A ce propos, il faut être honnête et considérer que le texte élaboré par la collectivité territoriale n’était pas du style bou- tefeu et apparaissait même plutôt équilibré. Certes, il condamnait en préalable les incendies de maisons inoccupées et de véhicules survenus ces dernières semaines. Politiquement parlant, pouvait-il en être autrement, s’agissant d’une institution qui s’inscrit dans le cadre légal et au sein de laquelle cohabitent des sensibilités poli- tiques différentes ? Là encore, l’honnêteté conduit à répondre non. Le principal problème de ce genre de réaction, c’est surtout qu’elle offre un terrain propice à la réapparition sur la scène publique d’une catégorie sociale dont l’espace politique s’est réduit à peau de chagrin ces dernières années : les anti-basques viscéraux.

Lire la suite

18/07/2007

CONSTRUIRE L'AUTONOMIE :

pour que le Pays basque nord

 

puisse choisir, agir, exister

 

Autonomia eraiki… Le mouvement politique dont la création a été formalisée par l’Assemblée générale du 23 juin 2007, et qui elle-même faisait suite à la conférence de presse du 7 avril précédent, a clairement posé les termes d’une ambition : construire l’autonomie. Le seul fait que le mot autonomie soit énoncé est en soi une évolution heureuse, tant il pouvait sembler que le mouve- ment abertzale en Pays basque nord oscillait à ce propos entre deux extrêmes. En caricaturant un peu le tableau, l’autonomie, en tant que concept in- stitutionnel, était trop pour certains, pas assez pour d’autres. Trop pour les tenants d’une politique des petits pas, pas assez pour les doctrinaires de la revendication indépendantiste.

Il serait sans doute intéressant d’analyser les ressorts d’une telle situation, où l’on retrouverait pêle-mêle : une certaine immaturité politique, un mimétisme par rapport au Pays basque sud ou tout du moins une partie de la société basque au sud, une colonisation des esprits – en raisonnant toujours par rapport à ce que Paris pourrait accepter ou pas –, et toute une palette d’attitudes allant du pur opportunisme au dogmatisme idéologique, souvent – toujours ? – limité à de simples incantations. Toutefois, cela dépasse non seule- ment les capacités de l’auteur de cette contribution, mais n’est pas, en outre, le propos qu'on voudrait développer ici.

Lire la suite