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08/04/2007

LE JOUR DE LA MATRIE

 
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Mon premier Aberri Eguna, je l’ai célébré par surprise, disons. C’était en 1971, je pense, le jour de Pâques, évidemment. A St Jean de Luz. Je sortais de la grand-messe avec ma mère, lui tenant la main, bien sagement, comme un gentil petit garçon qui croit encore que le Monde est à sauver, quand soudain, la foule fit barrage entre mes rêveries rédemptionnelles et la pâtisserie Etchart, de l’autre côté de la rue Gambetta. Des femmes criaient, les bigotes ful- minaient, des hommes scandaient, les bigots fustigeaient tandis que deux drapeaux se défiaient en un singulier duel au milieu de la fumée des lacrymogènes. A l’instar de mon estomac, mon cœur empli des seules bonnes et belles intentions pascales devait très certainement battre la chamade tandis que maman me broyait le métacarpe pour m’arracher à ce spectacle d’apocalypse natio- naliste. Très certainement. Ma mémoire n’embellit rien, c’est à peine si je donne un peu de contraste à mes souvenirs d’enfant pour y découvrir les mots d’une genèse personnelle… Amatto ne pouvait décemment m’expliquer que des Basques se battaient contre des Français (c’était en fait plutôt le contraire, l’agresseur s’étant avéré être un ultra nationaliste français membre éminent du SAC, étendard sanglant levé à bouts de bras vengeurs, char- geant le groupe de patriotes basques afin d’abreuver les sillons sous les pavés à deux pas de la plage), tout en m’entraînant fermement vers le chemin salvateur de notre maison, elle prétendit, en guise de justification pour notre fuite (je n’aurais dû alors n’avoir aucune raison de douter de sa parole) que c’était des Espagnols (plus de 35 ans après, j’hésite encore à utiliser une majuscule) qui étaient venus tout exprès foutre la merde au Pays basque, en France, au Pays basque-français, quoi…

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07/04/2007

HERRIAK BIZI BEHAR DU

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Acteurs et actrices de la lutte abertzale en Pays basque nord, nous sommes de ceux et celles qui se sont engagés dans tous les secteurs de la vie publique tant sur les domaines politiques, qu’économiques, sociaux et culturels avec la volonté d’oeuvrer pour que vive notre peuple. De ceux et celles qui, en Pays basque nord, lancent des initiatives et mettent en place les moyens pour poser les jalons de la prise en main de la vie de notre pays. L’acte politique que nous posons aujourd’hui s’inscrit également dans cette démarche...

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FILIPE LASKARAI-EN HITZ HARTZEA

 
Azken hamarkada huntan abertzale borrokak beste sentsu bat hartu du borroka eta aldarrikapenak eztitu. Borroka armatua ixildu da. Ez du alta horrek deusik kanbiarazten podere politikoaren baitan kon- trarioa gure herriari buruz duen axolagabekeria argiago agertzen da.

Gaur egun zertan gira, 30 urte pasatuz gero engaiamenduari esker aitzinatu girela arlo batzuetan :

Herritar kontzientzia azkartu ; euskararekiko atxikimendua ; sindi- katu, alderdi eta ikastola bezalako egitura batzu sortu eta indartu dira. Bainan zer erran etxegintza eta lur espekulazioaz, etxebizi- tzeko arazoaz gazteentzat partikulazki ; arlo ekonomikoen desore- kaz lehentasuna beti turismoari denean ; jendeartearen aldaketaz zahartzeaz desagertzeaz denbora berean kanpotiar ainitz etortzen direnean ; euskararen egoeraz, agoniaren aitzinean sos purruxkak baizik ez dira emaiten, ez da funtsezko neurririk hartzen ofizial- tasuna bezala ; lurraldetasun ezagupenik ez da iparraldearentzat eta egitura minimoa ukatzen daukute…

Eta zer erran ere152 preso polítiko sakabanaturik !

Egoera ez da kanbiatu eta alor batzuetan okertu : ekonomía, soziala, etxe lur espekulazioa, laborantxa... Ez ipar euskal herria bainan hego frantses herria ! Lanjer gorrian gira eta politikoak konplize dira. Ardurak hartu behar dira, borroka armatuak ixilduak, herritarrek konponketarako nahikeria erakusten dute, bai, bainan aurkakoak baizik falta.

Filipe Lazkarai

 

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PRISE DE PAROLE DE GABI MOUESCA 

 

Notre démarche s'inscrit dans la tradition multi millénaire qu'ont les Basques de lutter, de résister, pour que le Pays basque vive, pour trouver des solutions aux conflits, et dépasser le conflit pour l'émergence des conditions d'une paix juste et durable. Tel est le fil conducteur de notre démarche. Nous sommes toutes et tous ici pré- sents, au quotidien, des acteurs de la vie sociale, politique, écono- mique, culturelle et linguistique d'Iparralde (les 3 provinces bas- ques en territoire français), promoteurs d'un idéal de vie, mus par une énergie de résistance. Mais nous sommes aussi les témoins de la mort lente de notre pays, de sa dramatique agonie ! L'Etat fran- çais, ses relais locaux et les principaux partis politiques, font preuve d'une attitude d'aveuglement, s'obstinent à nier l'existence du conflit en Iparralde, et affichent un incroyable mépris à notre égard, à l'égard de ceux et celles qui, dans ce pays, ont foi en l'avenir. Par ailleurs est maintenu un fort degré de répression. Tout ceci entre- tient la frustration et la colère en alimentant le conflit. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons choisi de nous investir tota- lement dans le processus de résolution du conflit. C'est pourquoi nous avons décidé de prendre la parole, ici et maintenant, en rappelant les racines du conflit en Iparralde, et en rappelant nos propositions :

- La reconnaissance officielle de notre langue, l'euskara.

- La reconnaissance officielle de notre territoire, Iparralde.

- La création d'une institution spécifique aux compétences élargies, qui donne à notre peuple les moyens de décider de son avenir, en d'autres termes, un statut d'autonomie.

- L'amnistie totale et sans condition de tous les prisonniers poli- tiques et l'arrêt des poursuites contre les militants recherchés.

Nous allons par ailleurs travailler avec l'objectif de convaincre la po- pulation d'Iparralde de s'engager dans ce processus, seul à même de faire respecter nos droits et la démocratie. La Paix est l'affaire de tous, non pas seulement des partis politiques, des syndicats et de certains initiés.

C'est bien l'affaire de chaque homme, de chaque femme formant le corps social de ce pays.

Nous demandons au pouvoir politique français de reconnaître sa responsabilité dans le conflit que nous vivons et de s'impliquer dans sa résolution. Nous réaffirmons avec force et détermination que la négociation est la seule voie pour arriver à la résolution démo- cratique du conflit touchant Iparralde.

“AUTONOMIA, LEHEN URRATSA ASKATASUNAREN BIDEAN !", tel est le leitmotiv que nous scandons depuis bien des années. Il est plus que jamais d'actualité, porteur de notre espérance. Oui, l'Autonomie est bien l'outil de notre dignité retrouvée, l'instrument institutionnel nécessaire pour que les hommes et les femmes de ce pays aient les moyens pour décider de leur destin collectif.

“HERRIAK BIZI BEHAR DU !", plus qu'un slogan, un acte de foi et une volonté de contrer les forces antidémocratiques qui créent depuis trop longtemps les conditions du chaos et de l'extinction du peuple basque en Iparralde.

Gabi Mouesca