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31/05/2007
CHANGEMENT ET CONTINUITE
L'interview accordée à Berria (du 26 mai) par la ministre de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, n'est pas de nature à nous surprendre, c'est le moins que l'on puisse dire. La nouvelle locataire de la place Beauveau nous a resservi toute la gamme des déclarations d'intention que l'on nous ressasse depuis des années, voire des décen- nies. A la hussarde. Comme on déclame des véri- tés premières. Quand on lui parle de département basque, elle ne voit là qu'un risque pour l'unité nationale. Quand on lui parle de processus de paix, elle vous répond collaboration poli- cière anti-terroriste. Et de rajouter l'éternel refrain négationniste du "c'est l'affaire de l'Etat espagnol, pas la notre !". Et puis, c'est l'inévitable discours de menace à l'égard de ceux qui résistent en s'attaquant aux symboles des diverses formes d'exploitation et d'oppression que nous subissons, Basques d'Iparralde (les 3 pro- vinces basques en territoire français). Un seul credo pour MAM : enquêtes – arrestations - condamnations. "Et je veux qu'ils soient durement condamnés ! " clame-t-elle. Que faudra t'il pour que les gens de cette engeance, les tenants du pouvoir, optent pour une attitude qui ne s'inscrive pas éternellement dans la négation des réalités, l'arrogance dans les rapports avec le peuple, et la soif de domination à tout crin ? Les femmes et les hommes de bonne vo- lonté de notre pays, les édificateurs de structures sociales contri- buant au mieux être, au mieux vivre ensemble, les artisans de Paix, ne doivent pas se laisser déborder par l'impression désastreuse que peuvent procurer des déclarations du type de celle faite par MAM. Les ministres passent, le peuple basque, lui, reste ! Et il restera sur cette terre tant que nous serons portés par un idéal de justice et que nous saurons, au quotidien, chacun à son niveau, être les acteurs déterminés du changement.
12:10 Publié dans éditoriaux d'Ekaitza | Lien permanent | Commentaires (1)
22/05/2007
POURQUOI L'AUTONOMIE ?
Parce que même si l'idée de l'autonomie a été mise sous le boisseau pendant de longues années, et si les gens qui défendaient cette idée se sont trouvés marginalisés, les alternatives proposées n'ont peut être jamais été à la hauteur. Ce qui explique la position de retrait de pas mal d'entre nous. Toujours fidèles aux mêmes idéaux, mais parfois désabusés.
18:15 Publié dans Piarres | Lien permanent | Commentaires (4)
20/05/2007
L'AUTONOMIE ICI ET PARTOUT
Ce blog est lancé aujourd’hui dans l’objectif affiché haut et fort de médiatiser sur le ouèbe la revendication d’un statut d’autonomie pour le Pays basque nord. Expressions et témoignages essentiel- lement personnels, mais parfois aussi collectifs, les notes et articles ici publiés seront donc tous signés. C’est notre choix éditorial : Autonomia émane d’une diversité de regards et des sensibilités au service d’un projet de société commun, pour cet avenir qui doit s’écrire au présent, ici comme partout.
Si pendant longtemps ce projet politique a dormi sur l’étagère dé- diée aux utopies poussiéreuses, au rayon Marc Légasse de nos bi- bliothèques militantes, au début des années 80 il a été comme qui dirait réhabilité par Iparretarrak, sous forme de slogans sur les murs et au bas des communiqués de revendication, tout d’abord, puis comme un avant-projet que l’organisation révolutionnaire soumet- tait au peuple d’Iparralde en 1993. Repris, amendé et très large- ment approfondi par les militants du collectif Eraikitzen comme voie médiane et raisonnable entre l’indépendantisme et le départemen- talisme, il aura toutefois fallu plus de 20 ans d’affrontements, de violentes polémiques en mises sous le boisseau, pour que l’auto- nomie réapparaisse enfin aux yeux de beaucoup de Basques comme une alternative crédible. Une alternative qui, à notre sens, doit néanmoins éviter les écueils du passé comme les pièges du partidisme et s’ouvrir à toutes les analyses d’un processus émi- nemment moderne et progressiste, ici et partout. C’est pourquoi nous avons voulu et conçu ce blog comme un lieu de parole ouverte et directe.
Vous pourrez nous écrire en cliquant sur la plume dans la colonne de droite, nous serons fiers de publier sur notre blog toutes vos contributions au projet autonomique. Vos commentaires seront également les très bien venus (qui seront évidemment modérés).
Gora autonomia !
Gora Euskal Herria !
Vive toutes les autonomies territoriales !
21:20 Publié dans Présentation, Xan Ansalas | Lien permanent | Commentaires (8)
11/05/2007
NI ESPAGNOLS, NI FRANCAIS...
C’est pour le plaisir de relayer sur notre nouveau blog cette vidéo à la portée universelle que je publie cette note. Oui, les Basques ne sont ni français ni espagnols, c’est ce qu’affirmait déjà ce joli petit film aujourd’hui devenu document historique. Incontestablement, Orson Welles, un des plus grands cinéastes du monde, a su aller à la rencontre de notre peuple qui chantait et dansait alors si joyeu- sement au pied des Pyrénées. Il y a plus de 50 ans…
19:35 Publié dans Xan Ansalas | Lien permanent | Commentaires (2)
10/05/2007
ET LE CIEL S'ASSOMBRIT...
L'arrivée de Sarkozy à la tête de l'Etat français est, à n'en pas dou- ter, une très mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui ici comme ailleurs souffrent des conséquences du libéralisme. Sarkozy a bien des défauts, mais il ne peut lui être reproché d'avancer masqué. Voilà des années maintenant que cet homme fait l'apologie de la pire des violences, celle des prédateurs financiers, ceux pour qui seul compte le profit. A tous prix. Au prix du déséquilibre écologi- que de la planète. Mais aussi au prix de l'exploitation éhontée de continents sacrifiés, de peuples crucifiés sur l'autel du rendement économique le plus poussé.
Sarkozy est l'homme de tous les dangers.
Dire que la situation des basques d'Iparralde (les 3 provinces bas- ques sous juridiction française) est le moindre des soucis de Sar- kozy n'est qu'un doux euphémisme. Pourtant, la situation qui est nôtre est d'une telle gravité que notre propre existence se trouve être en jeu.
Sarkozy et les siens doivent en être conscients et opter pour une attitude qui soit à la hauteur de la situation.
Cela implique bien évidemment que les abertzale (patriotes bas- ques) soient aussi en capacité d'être à la hauteur, d'être des ac- teurs responsables des combats à venir. L'élection législative sera pour nous l'occasion de démontrer aux gens de notre pays, mais aussi aux observateurs et aux décideurs, la légitimité de notre projet politique. Il nous faudra convaincre pour vaincre.
Les errements du passé, les pratiques déloyales, les usages incom- patibles avec le respect dû aux partenaires, tout cela doit être dé- finitivement rejeté. Il en va de notre crédibilité et de nos résultats à venir.
Autre élément à prendre en considération, et qui n'est pas des moindres. Ces dernières semaines ont été marquées par le retour des actions de destruction ou tentatives de destructions de biens immobiliers. Les loups ont hurlé sans tarder, dénonçant ces prati- ques. Mais ne nous y trompons pas. Si, certes, l'Etat français et ses relais locaux, sont bien les premiers responsables de la situation qui engendre ces actes de résistance, il n'en demeure pas moins que l'inefficacité et l'attitude trop souvent irresponsable des forces abertzale en Pays basque nord nourrissent aussi l'impression que rien ou si peu est fait pour enrayer l'inexorable chute d'Iparralde dans le néant. Un néant qui équivaut à notre disparition pure et simple. Ces actions sont aussi un rappel à notre responsabilité, à nos devoirs.
12:00 Publié dans éditoriaux d'Ekaitza | Lien permanent | Commentaires (1)
08/05/2007
FRANCAIS PAR DEFAUT
L’heure apéritive est parfois propice à la réflexion citoyenne, sur- tout a posteriori. Et encore davantage les jours d’élection présiden- tielle. Là, tout à l’heure, je suis allé voter, c’est quasiment un aveu. Aveu d’inhibition, l’esprit pas vraiment purgé de cette rancœur dé- mocratique que je ne parviens pas à expliquer (et encore moins à partager). Mon devoir bâclé, en passant devant Le Balto, je ne sais pas pourquoi, ce n’est pas, ce n’est plus depuis longtemps dans mes habitudes, j’ai eu envie d’entrer, de pousser cette porte vitrée, de franchir le Rubicon qui me sépare des rubiconds. Le pire étant accompli, je suis entru, je me suis assu au comptoir et j’ai com- mandu, un demi. C’est ma tournée, qu’il a dit le type rougeaud derrière le distributeur de cacahuètes. Il y avait deux autres types avec lui, moins rougeauds mais plus âgés, peut-être. Ils arrosaient les élections certainement, que je me suis dit et que je leur ai de- mandé. Ben non, c’est ma fête, qu’il a répliqué l’empourpré défi- nitif, esquissant un sourire. Alors j’ai esquissé aussi, ses copains ont franchement rigolé et on a trinqué à la santé de tous les Prudence, qui est un prénom masculin insuffisamment populaire de nos jours.
18:05 Publié dans Le plébéien bleu, Trêve de comptoir | Lien permanent | Commentaires (1)
03/05/2007
DIVISER POUR REGNER...
Le jeudi 26 avril, le cinéma l'Atalante nous offrait la diffusion du film Les LIP, l'imagination au pouvoir. Merveilleux film faisant le récit de cette grève emblématique du début des années 70 que menèrent les 1000 ouvrier(e)s de l'usine LIP de Besançon. LIP, une lutte au- tour du slogan : «C'est possible : on fabrique, on vend, on se paie». Un slogan devenu réalité pour des hommes et des femmes qui n'avaient pour armes que la détermination, un esprit de solidarité et un incroyable désir de dignité.
Par delà les logiques syndicales, le principe de démocratie directe s'exerça, faisant de chaque ouvrier gréviste un acteur indispensa- ble à la réussite de cet élan populaire exemplaire.
L'union des travailleurs avait fait plier le patronat, avait imposé une inversion de logique sociale, démontrant magistralement que si le patron a besoin de la force des travailleurs, les travailleurs, eux, n'ont pas besoin du patron pour faire tourner les machines, fabri- quer et vendre le produit de leur travail.
C'est pourquoi, après des mois de mobilisation et de lutte, le temps de la négociation venue, la première initiative du gouvernement fût d'envoyer un émissaire dont le premier acte fut d'annoncer qu'il recevrait les syndicats, les uns après les autres. Mettant ainsi en application l'éternel adage du «diviser pour régner». Une annonce qui souleva l'immédiate et légitime colère des ouvrier-e-s en lutte.
12:00 Publié dans éditoriaux d'Ekaitza | Lien permanent | Commentaires (2)