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30/10/2007

PREMIER BILAN A CHAUD

Quel bilan tirez-vous de ce 1er Forum sur l’autonomie ?

Un bilan globalement positif, à l’évidence. Une présence moyenne d’une centaine de personnes sur l’ensemble des débats, en un week-end chargé en matière de programmation festive et autres, c’est bien. Les invités, compétents et déterminés, étaient bien prêts à la rencontre, au partage de connaissance. Pour nous, l’objectif était de nourrir le public de connaissances et d’information qui permette aux un(e)s et aux autres d’avoir une idée plus précise de ce que Autonomie veut dire, de ce que l’autonomie peut engendrer dans le quotidien des communautés, des individus. Nous pensons avoir atteint cet objectif. Et ceci, grâce aux contributions brillantes des invité(e)s.


Quelle leçons politiques tirez-vous de ces débats ?

Trois idées se dégagent. Premièrement, il y a unanimité chez les partis abertzale pour définir et approfondir le concept d’autonomie. Reste qu’il faut que les partis abertzale s’en  donnent les moyens… Deuxièmement, s’est dégagée l’idée que l’avenir ne se préparera qu’en tenant compte des différences, de la pluralité des êtres qui vivent et travaillent en Iparralde. Cela nécessite d’aller vers les organisations et représentations de la société civile qui ne sont pas acquises à nos idées, à notre projet. Cela nous demandera beaucoup de pédagogie, de patience, voire même de courage pour aller à la rencontre de gens ou de structures qui dans le passé plus ou moins récent ont eu des prises de position défavorables aux abertzale et à leur idéal. Troisièmement, a été soulignée par beaucoup la nécessité de remettre en activité la Commission Institutionnelle qui, lorsqu’elle était en fonction, menait un travail extrêmement positif et fructueux.

Quels ont été les temps  forts ?

L’actuel ministre de la Mer polynésien, Keitapu Maamaatuaiahutau et Thierry Pousset, le chargé des relations  avec les nations sans états sous tutelle française, ont à l’évidence étaient des intervenants qui ont marqué les esprits. Leur engagement militant lié à leur expérience présente du pouvoir en Polynésie a donné à leur intervention un poids, une épaisseur, que nous avons tous appréciés. Il y a eu également l’intervention de Luc Reinette. Celui que l’Etat français considérait dans les années 80 comme le leader de l’Alliance  Révolutionnaire Caraïbe (ARC)  est venu témoigner avec le talent qu’on lui connaît de la longue histoire des luttes du peuple guadeloupéen pour défendre sa dignité, mais également transmettre un message de solidarité de son mouvement à l’égard de celles et ceux qui participaient au Forum. D’autres intervenants, au titre d’experts, tels que Yann Choucq, Frédérique Roux, ont également beaucoup apporté à la compréhension du concept d’autonomie. En fait, toutes celles et ceux qui ont participé aux débats, qu’il s’agisse du député Pascal Prince du Jura suisse, de Jordi Veira, de Patxi Zabaleta ou encore de Mikel Arana, chacun a apporté un éclairage personnel profitant à l’ensemble.

Autonomia eraiki a pris l’initiative de proposer une motion à la signature des partis politiques présents lors de la table ronde concernant l’avenir institutionnel d’Iparralde. Quel est le sens de cette démarche et son résultat ?

En ce début de semaine, le comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Vème République, présidé par Balladur, a rendu son rapport au président de la république. Autonomia eraiki a souhaité que le forum s’inscrive aussi dans l’agenda des réformes institutionnelles en cours, pour faire entendre la légitime et fondamentale revendication provenant d’Iparralde. C’est ainsi qu’Abertzaleen Batasuna, Eusko Alkartasuna et Batasuna ont signé cette motion qui a été adressée au Comité  Balladur. Cet acte fort, est un événement en soit. On ne peut que souligner le sens des responsabilités dont ont fait preuve, à cette occasion, les trois organisations abertzale signataires. Autonomia eraiki souhaite que d’autres formations politiques se joignent à cette démarche dans les temps à venir.

Il y a eu également une présence artistique…

Oui, l’artiste graphiste Toz a effectué une grande œuvre (2,5m x 3m) en direct durant la tenue du Forum sur le thème de l’autonomie. Œuvre qui peut être vue sur le blog Autonomia. Puis, c’est Phil Totem qui a exposé des sculptures, tout en travaillant lui aussi sur une oeuvre devant le public. Pas de politique sans culture et pas de culture sans politique…

Mouss, Hakim et l’équipe d’Origines Contrôlées étaient aussi des vôtres. La fête était donc au rendez-vous ?

Oui, nous avons eu la chance d’avoir pour invités Mouss et Hakim du groupe Origines Contrôlées. Ils ont pris part au second débat de samedi, évoquant entre autres leur attachement à la notion d’autonomie, dans leurs vies d’hommes, d’artistes, dans les quartiers dont ils sont issus et où ils vivent. Puis, après s’être produits sur la scène du Festival Baiona, ils nous ont offert un concert au bar Kix kil. Une soirée mémorable aux dires de celles et ceux qui y ont participé. Origines contrôlées sont des motivés (!). On le savait. Ils nous l’ont encore superbement prouvés.

Des regrets ?

Nous avions beaucoup d’invités de qualité. Beaucoup trop probablement. Cette richesse de l’affiche n’a pas permis d’entendre suffisamment de temps les un(e)s et les autres. Mais nous réinviterons certains d’entre eux dans l’avenir. Regret aussi que la totalité des partis abertzale n’aient pas signé la motion, bien évidemment. Mais nous avons confiance en l’avenir…

Regret, enfin, qu’il n’y ait pas eu plus de jeunes présents lors des débats. Nous avions là des grands témoins de luttes menées pour l’obtention de statuts d’autonomie. Il fallait être là pour les entendre, s’en nourrir. Cette critique de l’absence de jeunes est une critique qui peut être aussi faite à l’adresse de bons nombres de militant(e)s abertzale qui n’étaient pas sur les bancs de l’IUT pour s’enrichir du contenu des débats. Et puis, il y a eu cette absence des partis politiques non abertzale, qui pourtant avaient été invités à participer aux débats… une absence qui en dit long sur le fossé qui sépare à ce jour ceux qui ont une vision passéiste de la géopolitique et ceux qui voient en l’avenir un champ de renouveau basé sur la responsabilisation des êtres et des peuples, sur l’Autonomie !

Et la suite ?

Dans les semaines qui suivent, Ekaitza et le blog Autonomia diffuseront les prises de paroles des invités aux débats du Forum. Nous avons été contactés par diverses personnes pour organiser des débats, des rencontres, avec des gens intéressés par notre démarche. Des organisations investies dans le champ des luttes pour l’obtention de l’autonomie nous ont également contactés de l’étranger, via le blog. On sent que ça bouge, qu’il va nous falloir assumer nos engagements et beaucoup travailler. La suite c’est aussi organiser un fonctionnement d’Autonomia eraiki qui permette d’être à la hauteur des enjeux. La suite, ce sera aussi trouver les soutiens financiers qui nous permettront de poursuivre l’action (et déjà  rembourser les frais engagés par la tenue de ce premier forum !).

Un dernier mot ?

Oui, pour remercier celles et ceux qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à la réussite de ce Forum. Preuve a encore été faite que l’action collective donne toujours de beaux résultats, quand elle est basée sur le respect et la volonté de construire. L’Autonomie c’est aussi ça…être responsable vis à vis de soi, et vis à vis des autres…

Commentaires

"Pas de politique sans culture et pas de culture sans politique…"
Bai dudarik gabe haatik kaxu egin dezagun.
Lehen bai lehen azaldu behar baita zertan datzan kultura politikan edota politika kulturan .
IK edo Eraikitzen taldeek egin gogoetak, berirakurtzearekin kultura ez da batere azaldu, aipatu soilik. Maizetan hizkuntza eta kulturala aipatzen ohi dire bainan kultura gutti barneratua da. Zaila da hain segur ezen arloa zabal-zabala zauku. Kultura edo hobeki erraiteko, oroz gainetik, ez da politika baten emaitza.

Écrit par : olerki | 03/11/2007