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26/06/2008

La haine entretenue

Le mercredi 28 mai, dans un entretien accordé au Midi Libre, Filipe Bidart évoquait sa situation personnelle et donnait son avis sur la situation politique touchant Euskal Herri. Un entretien qui ne faisait que confirmer ce que Filipe a toujours clamé, défendu, avec conviction et sens des responsabilités.

Cela n'a pas été du goût du sénateur maire UMP de Béziers, Raymond Couderc, qui, dans le même journal, a réagi de façon on ne peut plus agressive. Rappelons que Monsieur Couderc est cet homme qui la veille de l'arrivée de Filipe à Béziers avait organisé une cérémonie très médiatisée au monument aux morts « A la mémoire des gendarmes et policiers assassinés par des bandits et des terroristes ».

Cette fois, dans un article intitulé « Il est incapable de sortir de sa logique de tueur » le premier magistrat Biterrois – bien que reconnaissant que Filipe s'était « comporté de façon convenable » depuis son arrivée à Béziers -, se demande « est-ce qu'ils sont capables de s'amender, ces gens-là ? ». S'amender de quoi ? Comment un responsable politique, sénateur de surcroît, peut-il oser avancer pareille idée ? Filipe, comme l'ensemble des Abertzale qui ont eu - ou ont - à faire avec à la justice d'un des deux Etats mis en cause par la question basque, l'Etat français et l'Etat espagnol, ont agi dans le cadre d'une résistance. L'Histoire est chargée de situations comparables à celle que notre peuple vit depuis si longtemps. Une Histoire qui a retenu certains noms de résistant(e)s, mais en a aussi oublié beaucoup. L'oubli qui d'ailleurs est le meilleur des alliés de celles et ceux qui ne cessent de réitérer les mêmes fautes, les mêmes injustices, sources de malheurs et de chaos, mais aussi -fort heureusement sources de tant de résistance, de sursaut de vie et de dignité. Ces résistant(e)s n'ont à s'amender de rien du tout. Ils ont agi en conscience. Mus par un désir de Justice. L'Histoire leur donnera raison, comme elle a déjà donné raison à bien des « terroristes » célèbres, tels que Jean Moulin, Nelson Mandela, Yasser Arafat  et autre Gerry Adams. Que l'on nous épargne donc de si lamentables envolées de la part de pseudo responsables politiques. Et que chacun agisse de façon à raccourcir le chemin qui reste à faire pour parvenir à instaurer les conditions d'une paix juste et durable en Euskal Herri. Filipe a clairement indiqué - à plusieurs reprises – que son action s'est inscrite et continue à s'inscrire dans la recherche de la résolution du conflit en cours. Dont acte.

Commentaires

Résistants et terroristes ne sont que les deux aspects d'une même réalité, mais selon deux points de vue différents...
Aujourd'hui, pour la république française, tout ce qui ne touche pas à "l'intégrité du territoire français" peut être défendu (défense du Tibet, soutien aux Palestiniens...) en son nom de pays des droits de l'Homme qui apporte la raison dans le monde, mais dès qu'il s'agit de remettre en question les pratiques internes, que nenni, il ne s'agit que de terroristes barbares et sanguinaires qui tuent sans motif précis et justifié.
Preuve en est Philippe qui, s'il ne se bat que pour la résolution du conflit (bel et bien existant, à notre grand regret...), est décrit comme étant dans "une logique de tueur"...
Je me demande aujourd'hui depuis quand la discipline républicaine annihile le droit de chacun d'exprimer ses idées et de chercher à atteindre un idéal de vie ?
En effet, la liberté de chacun s'arrête ou commence celle de l'autre... Or, en défendant le peuple basque et en revendiquant sa reconnaissance et donc l'attribution de droits, Philippe et beaucoup avec lui n'affectons en rien la liberté de qui que ce soit !
Pour que la démocratie et la liberté d'expression ait un sens en France, encore faut-il que la France elle-même en connaisse les définitions !

Écrit par : iriart mailys | 08/09/2008