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21/06/2008

Maddi Heguy, beti hor !

Ce samedi 21 juin 2008, fait 21 ans que Maddi Héguy, -UDA pour ses camarades de combat d’Iparretarrak- est décédée dans des condit- ions particulièrement tragiques suite à son arrestation par les agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF).

Nous ne l’avons pas oublié. Pas plus que nous n’oublions celles et ceux qui ont payé et paient au prix fort leur désir de voir notre peuple se libérer, s’émanciper.

Maddi sépia.jpgL’exemple de l’engagement total qui fût celui de Maddi ne peut que nous amener à nous poser la question sur l’engagement qui est nôtre, ici et aujourd’hui. Mais éga- lement sur la nature de notre Idéal et l’es- prit qui guide notre pensée et nos actes. Questions qui en cette période de rappel des événements de Mai 68 devraient se poser tout particulièrement aussi à toutes celles et ceux qui n’acceptent pas l’ordre injuste qui chaque jour s’impose au plus grand nombre.

Maddi avait placé le curseur de son enga- gement personnel trés haut. A un point qu’elle considérait comme en adéquation avec la gravité de la situation qui s’imposait à nous en Iparralde. Elle s’en est expliquée suite à l’évasion qu’elle fit de la maison d’arrêt de Pau.

A l’évidence, les temps ont changé. A l’évidence, le don de soi se fait à dose plus restreinte et concerne un nombre de personnes engagées qui semble ne pas aller en augmentant. Il y a crise des vocations !

Pourtant, la situation n’en est pas moins grave. Ces deux dernières décennies n’ont pas été marquées par une évolution telle que nous puissions nous penser hors de danger. Bien au contraire. Ce passé récent a été celui d’une inexorable avancée des forces réaction- naires. A la force brutale d’antan, s’est ajoutée la puissance ma- chiavélique des médias, et l’incommensurable immoralité et perver- sité des décideurs. L’adversaire d’aujourd’hui a une puissance de nuisance supérieure à tout ce que nous avons pu connaître de par le passé. Ne pas s’en rendre compte, ne pas en avoir une juste conscience nous sera fatal.

L’exemple de lucidité et de détermination de Maddi doit aider chacun(e) d’entre nous à trouver en soi les ressources pour faire le bon choix d’engagement. Chacun apportant son expérience, ses compétences, son expertise, sa détermination, au tronc commun de notre lutte de libération nationale et sociale.

EKAITZA

29/05/2008

SOCIALISER L'AUTONOMIE

rond autonomia.jpgAprès l'innovante initiative d'Autonomia Erai- ki d'aller porter la revendication autonomique au sein d'une instance de l'ONU en charge des droits des peuples autochtones, voici Batasu- na qui se lance dans une campagne de grande ampleur. Objectif affiché, distribuer dans tous les foyers d'Iparralde une plaquette donnant l'information sur ce qu'est l'autonomie et ex- pliquer le pourquoi du combat pour son obten- tion.

L'actualité est bien là. Tout comme l'avenir. Dans ce combat pour l'obtention des outils de notre autogestion. Un combat mené au nom de la permanente et infaillible volonté des Basques d'être debout sur leur terre. On ne peut que saluer la volonté des uns et des autres de travailler à l'information du plus grand nombre. Car, bien évidemment, il ne s'agit pas d'imposer une quelconque doctrine ou une quelconque vision de l'avenir aux citoyen(ne)s d'Iparralde. Convaincre pour vaincre doit être notre postulat. Notre objectif institutionnel est celui de la raison, mais aussi celui de l'indispensable idéal qui habite chaque abertzale (patriote basque). Car, soyons clairs, si l'autonomie est un modèle institutionnel qui fait la preuve de son efficacité, il est aussi pour nous, abertzale, un outil qui nous permettra de retrouver les moyens de notre liberté et de notre dignité.

Ces efforts de socialisation de la revendication autonomique, efforts de longue haleine, se font et se feront alors que le pouvoir réel est, en Iparralde, aux mains d'individus sans scrupule qui bradent notre pays. L'élection de la présidence du Conseil des élus du Pays basque en est la dernière illustration. Ces gens-là gagnent du temps en nous le faisant perdre…

 

14/02/2008

ASKI !

ff0943243d83336e979033d874384a14.jpgLa convocation qu'a reçue Filipe Bi- dart de la part du juge d'application des peines "compétent en matière de terrorisme", en vue d'une éventuelle modification des obligations de sa mesure de libération conditionnelle, est une inacceptable provocation. L'instrumentalisation par le pouvoir politique de l'appareil judiciaire - et plus particulièrement de sa fameuse section dite antiterroriste - en cette période pré-électorale est grossière et ne leurre personne.

Filipe qui, rappelons-le, a effectué 19 longues années de prison, se voit aujourd'hui -et pour encore longtemps - imposé une interdiction de vivre au pays basque, mais également est soumis à la nécessité de payer aux Fonds de garantie des victimes du terrorisme une faramineuse somme d'argent, n'en a donc pas terminé. C'est aujourd'hui à sa liberté d'expression, à sa liberté de manifester, à sa liberté de simple solidarité que Paris s'attaque. Nous disons que cela suffit !

L'acharnement répressif dont fait l'objet Filipe nous est insup- portable. Il nous faut le dire clairement. Nous attendons de la part de tous ceux qui sont attachés aux droits fondamentaux de la personne humaine une réaction à la hauteur de l'agression subit par Filipe. L'accumulation des mesures répressives touchant - au gré du calendrier électoral- Filipe et autres militant(e)s ne doit pas rentrer dans une normalité de traitement passée sous silence, passivement acceptée. Ne nous rendons pas complices par notre silence ou notre prudente neutralité de manoeuvres liberticides. Car demain, nous serons tous de potentielles victimes de pareils traitements.

Mais il sera trop tard. C'est aujourd'hui qu'il nous faut réagir et agir. Les "précédents" en matière de politique répressive sont toujours l'annonce de lendemains difficiles pour des populations toujours plus nombreuses, ne l'oublions jamais !

EKAITZA

 

10/01/2008

UN VOEU ? JUSTICE !

éditorial d'Ekaitza n° 1109 

Ce début d'année ne varie pas des précédents. Chacun y va de ses voeux et de ses bonnes résolutions. Le phénomène risque d'ailleurs de perdurer bien au-delà de la période de transition entre la vieille et la nouvelle année. Car voici venu le temps de la campagne électorale, qu'elle soit municipale ou cantonale. Dans un tel contexte –nous le savons–, nous allons récolter une profusion de promesses, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Comme beaucoup, nous pourrions nous satisfaire de simples déclarations d'intention et de projets d'amélioration au rabais, sur fond d'espérance tant bien que mal entretenue par un populisme décomplexé. Mais nous ne mangeons –et ne mangerons– pas de ce pain-là. Que cela soit clair pour tous. Tout abertzale mû par un idéal de justice ne peut que se sentir révolté par la situation qui nous est imposée. Révolté de constater combien la négation de notre identité se trouve accompagnée, encouragée, renforcée par des leurres et des mises en scène grotesques. Le Projet Pays Basque 2020, qui sera validé d'ici peu, entre dans la catégorie de ces procédés révoltants. Tout comme on ne guérit pas un corps malade en lui prescrivant des placebos, on ne revitalisera pas Iparralde en lui concédant des ersatz d'institutions ou de structures spécieuses, mais bien en lui appliquant un traitement spécifique, adapté aux maux dont il souffre. Et nous sommes de plus en plus nombreux à penser que seule l'autonomie politique est de nature à nous éviter une mort programmée par les décideurs parisiens et leurs relais locaux. Alors trêve de discours et de raisonnements fallacieux. Pour les abertzale, 2008 s'inscrit dans une logique de lutte et de résistance. Il en va d'abord de notre dignité nationale. Il en va ensuite de notre refus de subir plus longtemps une société aussi inégalitaire. Il en va enfin de notre absolue volonté de voir cesser les souffrances quotidiennes infligées par les États français et espagnol aux centaines de nos compatriotes presos et à leurs familles, aux exilés, aux réfugiés pourchassés…

En 2008, nous affirmerons encore plus haut et fort notre volonté d'exister !

EKAITZA

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13/12/2007

LA MÉMOIRE DES LUTTES

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éditorial d'Ekaitza n° 1105 

C’était il y a quelques semaines. Lors d’un rassemblement en faveur des preso, un groupe de jeunes abertzale chante à tue-tête Arrantzale, la chan- son bien connue de Guk, chanson faite en hommage à Didier Laffitte, militant d’Iparretarrak tué par la police française le 1er mars 1984 à Bayonne. A la demande faite par une personne aux tempes blanches à l’un de ces jeunes, s’il savait ce qu’il chantait, la réponse fut que non, que le nom de Didier Lafitte ne lui disait rien. Stupé- faction, puis questionnement. Mais qu’avons-nous fait ou pas fait pour que l’histoire récente de notre pays ne soit pas connue des plus jeunes, des plus sensibilisés, des plus conscientisés ? Pourquoi ce trou de mémoire ? Comment construire un présent et un futur sans une juste connaissance d’un passé, récent qui plus est ? L’ouvrage que vient d’écrire Eneko Bidegain, Iparretarrak, erakunde politiko armatu baten historia, arrive au bon moment. Il permettra que nous puissions nous remettre en mémoire un pan de notre histoire. Il permettra cette nécessaire réappropriation de la connaissance de faits qui ont contribué à façonner notre présent. Car Iparretarrak a participé de façon majeure – nul ne le conteste – à l’écriture de l’histoire d’Iparralde. S’imprégner de cette histoire, connaître les motivations, les valeurs, les objectifs de celles et ceux qui au nom de l’idéal abertzale ont pris les armes et ont incarné la forme de résistance la plus radicale face au pouvoir dominant et oppresseur, est absolument nécessaire pour poursuivre la tâche. Pour continuer à oeuvrer de façon responsable en faveur de cet idéal de liberté et de justice qu’est l’idéal abertzale.
Nulle trace de nostalgie ou de rancoeurs dans cet ouvrage. Il est le témoin de l’humilité et de la détermination qui ont été nécessaires pour tracer un sillon… un sillon à poursuivre. C’est ce à quoi la lecture de ce livre nous invite. 

EKAITZA

01/11/2007

JO AINTZINA* !

éditorial d'Ekaitza n° 1099 

 

Le 1er Forum sur l’autonomie qui s’est tenu à Baiona le week-end dernier avait pour ambition, pour ses promoteurs, de nourrir les participants d’une information, fruit de l’expérience d’acteurs poli- tiques venant de diverses contrées du monde et de la vision d’ex- perts en la matière. L’objectif a été atteint.

Si tant est que certains avaient des doutes sur le sujet, ce forum aura clairement démontré que la Liberté, la dignité retrouvée, et l’émancipation sociale et culturelle passent, pour de plus en plus de peuples, par l’accession à l’autonomie.

Un concept d’autonomie qui prend mille visages, tant il est souple et adaptable aux situations données, en un temps donné. Concept évolutif par excellence, l’autonomie a été décrite par toutes et tous comme le cadre institutionnel du présent et surtout de l’avenir. Un cadre permettant de résister aux effets nocifs de la mondialisation en cours, tout en concourant au développement des échanges entre les peuples.

Les acteurs politiques d’euskal herria qui ont participé à ce forum ont tous, peu ou prou, dit tout l’intérêt qu’ils portaient à l’institution autonomique. Reste que nous sommes engagés dans une course contre la montre, particulièrement en Iparralde (Pays basque nord), où des considérations tactiques ou, pire, des considérations de basse politique politicienne, ralentissent notre réflexion et notre action pour aller à l’essentiel, au vital ; l’accession à l’autonomie.

La jeunesse, ô combien présente à Amnistiaren Eguna ce dimanche, ne demande pas autre chose. Aller à l’essentiel. Pour en finir avec une situation critique sur le plan identitaire et social. Pour en finir avec ces souffrances imposées à nos preso (prisonniers politiques basques) et à leurs familles. Pour vivre, enfin, dans une situation où, chacune et chacun, aurait dans ce pays, Euskal Herria, les moyens de vivre en Paix. Une Paix, fruit de la justice et de la dignité retrouvée.

Autonomia, lehen urratsa**

EKAITZA 

* Allons de l'avant !

** L'autonomie comme première étape... 

25/10/2007

AUTONOMIA LEHEN URRATSA

Combien sommes-nous à déplorer la faiblesse de nos moyens face aux défis à relever, face à l’immensité du combat à mener ?

Combien sommes-nous à voir le temps passer avec une touche d’amertume, constatant que nos efforts semblent ne pas payer, que l’adversaire – sous ses multiples visages – ne donne pas l’impres- sion de reculer, de faiblir ?

Combien sommes-nous … oui, combien sommes nous ?

Mais nos engagements ne sont pas vains et ne seront jamais vains. Si rien ni personne ne remplaceront nos propres efforts, notre pro- pre investissement, il n’en demeure pas moins que nous avons tout à gagner à entendre, à rencontrer, à échanger avec celles et ceux qui dans d’autres contrées ont eu le bonheur de voir leur combat couronné de succès ou de voir des avancées significatives dans le difficile chemin de la reconquête des droits nationaux. C’est ce à quoi Autonomia Eraiki nous invite cette fin de semaine en organi- sant le 1er Forum pour l’autonomie. Un Forum qui nous permettra de rencontrer des femmes et des hommes, militant(e)s, qui témoi- gneront des luttes menées par leur peuple pour parvenir à arracher une reconnaissance institutionnelle.

Il nous faudra être nombreux à ce Forum pour saluer le combat des uns et s’enrichir des témoignages et enseignements des autres. Mais ce week-end sera aussi marquée par le traditionnel Amnis- tiaren Eguna (Jour de l’Amnistie), dimanche à Makea. Une rencontre qui se fera autour des militant(e)s qui n’ont jamais cessé de revendiquer l’autonomie comme premier pas sur le chemin de la Libération. Une revendication plus que jamais d’actualité en Ipar- ralde (Pays basque nord). Amnistiaren Eguna, une rencontre festive et politique où nous rappellerons que la répression se poursuit et que les conditions d’une résistance déterminée sont toujours là…

 

EKAITZA

12/10/2007

QUAND MADRID...

POURRIT LA SITUATION
 
 

 

La nouvelle est arrivée comme une bombe, une arrestation pour une réunion présentée comme étant clandestine de la quasi totalité des membres de la mahai nazionala (bureau national) de Batasuna. Les récentes arrestations de Juan Mari Olano, Joseba Alvarez et Oihana Agirre ainsi que l'opération menée par la justice française ne laissaient rien augurer de bon. Maintenant, il faut bien se rendre à l'évidence que, non seulement les Etats espagnol et français ne veulent pas prendre les choses par le bon bout, mais qu'ils feront tout pour pourrir la situation et créer des conditions d'aggravation du conflit.

La loi espagnole sur les partis politiques est de ces lois scélérates qui par assimilation et désinformation permettent de faire gober à une opinion publique manquant de curiosité et de discernement qu'une pensée politique différente ne peut être que délictuelle. Le spectre du terrorisme brandi bien haut, avec la complicité de l'Union européenne et plus généralement de la pensée unique véhiculée par les pays dominants, permet d'enfermer sans véritable opposition les seuls interlocuteurs qui jusqu'à ce jour ont été une force de proposition pour la paix et la convivialité. La voie de la négociation a été fermée par un ultranationalisme exacerbé et un manque de cou- rage politique certain. Elle a été fermée au nom d'unités construites de toutes pièces, obtenue par la force, par les armes, par l'imposi- tion et une idéologie de conquête qui a tout rasé sur son passage, détruisant populations et cultures et faisant du bellicisme occidental la panacée politico-sociale universelle. Cette situation n'a provoqué qu'une longue suite de conflits pour des revendications légitimes. Elle n'a provoqué qu'une pérennisation du cycle action/répression n'engendrant que mort et souffrance.

Les dirigeants forts de leur puissance et des droits qu'ils s'accor- dent, ignorent volontairement ce qu'ils provoquent. Eux ne souf- frent pas, ils créent la souffrance, c'est une de leurs prérogatives. La réponse ne peut venir que d'un engagement de tous ceux qui croient qu'il doit en être autrement, de ceux qui respectent la vie, le droit à l'existence, au choix, à la différence à la richesse des échanges. Si l'on y croit, on n'a pas le droit de renoncer, chacun à sa manière, par des actes et pas seulement par des mots pour en finir avec ce système imposé, créer un rapport de force qui surpasse l'indifférence.

 

EKAITZA

 

Les nationalistes espagnols ont tenté d'investir le centre de Donostia
ce vendredi 12 octobre. Mais...

30/08/2007

PASSAGE EN FORCE

 
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Ce sont pas moins de trois ministres qui étaient présents en Ipar- ralde le vendredi 24 août. Sans oublier l'inévitable Sarkozy. Une sur- représentation officielle en terre basque, surprotégée par une armada de membres des forces de l'ordre. Le ministre de l'Agriculture Barnier d'abord, qui s'est invité à la « fête du terroir » organisée par la FNSEA. Après quelques mots sur l'ours et les vautours, le ministre repart, un dossier de doléances sous le bras. Un petit tour et puis s'en va... Puis, la ministre du Logement Boutin, présente aux Entretiens d'Intxauseta à Bunuze, où elle enfonce des portes ouvertes dans un discours sur la crise du logement. Elle ne fait pas la moindre référence aux problèmes spécifiques d'Iparralde où la crise du foncier et du logement entraîne des conséquences dramatiques pour l'avenir de l'identité basque. La « sursitaire » ministre de l'Intérieur ensuite (cf. l’affaire Clearstream...), Alliot- Marie qui, obligée de jouer les seconds rôles, se borne à distribuer sourires et poignées de mains sur le port de Ziburu et au commis- sariat de Baiona. Le président de la République Sarkozy enfin, dans toute sa splendeur d'homme pressé, qui ressert à la louche son discours populiste compassionnel (au sujet des victimes, de la lutte contre le terrorisme, de l'« écoute » apportée aux pêcheurs, etc.).

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27/08/2007

AGIR AU PLUS VITE

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attentat à Guéthary le 3 juillet dernier

 

«Si les questions relatives au foncier et à l'immobilier sont réelles en Pays basque, rien ne justifie ces actes violents.» C'est ainsi que Battitt Queheille, président de la communauté des communes de Soule, s'exprimait lors du rassemblement qui s'est tenu à Athar- ratze le 11 août. Manifestation dont l'objectif était de dénoncer les actions violentes qui ont récemment visé des résidences secon-  daires et des véhicules à Ligi, Larrañe et Atharratze. 

Soyons clairs, ce que cet élu appelle «les questions relatives au foncier et à l'immobilier» est source de violence au quotidien pour des milliers de femmes et d'hommes de notre pays. La façon dont cet élu, et avec lui nombre d'autres élus évoquent cette «ques- tion», est violente et méprisante. Combien de milliers de gens d'Iparralde vivent dans des logements insalubres ou inadaptés à leur situation familiale ? Combien de jeunes de ce pays désireux de s'autonomiser, ou de s'installer en ménage, voient-ils leur projet saccagé par la violente réalité du marché de l'immobilier ? Combien d'agriculteurs, de petits paysans, voient-ils leur projet profes- sionnel anéanti parce qu'incapables de réunir l’argent de leurs légitimes ambitions, les moyens financiers suffisants pour acquérir de la terre ? Il est insupportable, inacceptable, de voir ces élus se mobiliser pour dénoncer les conséquences, ô combien logiques, d'une politique irresponsable, attentatoire au bien-être des habi- tants de notre pays. Ces élus qui se disent inquiets de la recru- descence de la violence n'ont pas fini de s’inquiéter car la colère gronde. Face à l'insupportable quotidien du mal logé ou du deman- deur de logement «au long cours», certains ont choisi l'action directe, le cri lancé non comme acte désespéré, mais comme appel à la responsabilité de chacun.

C'est en premier lieu aux élus que s'adressent ces cris. Elus qui ont le pouvoir et le devoir d'assurer les conditions d'une vie digne pour toutes et tous. De ceux qui disent que la violence n'est pas la bonne réponse au bien réel problème de l'immobilier et du foncier, nous attendons des actes, un engagement fort, déterminé, continu, bref un positionnement cohérent. Il est temps, grandement temps, que celles et ceux dont la mission est d'organiser la vie de la société prennent les mesures qui s'imposent en matière de logement et de foncier. Sans quoi les cris se multiplieront et s'intensifieront.

EKAITZA